Joe Biden : un nouveau mandat, de nouvelles politiques

Politique

Par Richard Elysee

Selon un rapport de la firme Gallup, paru le 4 février dernier; 57% des Américains approuvent le travail effectué par le nouveau président durant les premières semaines de son mandat. Cet appui de plus de la moitié de la population n’est toutefois pas un chèque en blanc. Le peuple américain et la communauté internationale ont beaucoup d’attentes envers le nouveau locataire de la Maison Blanche.

Plusieurs mouvements sociaux ont secoué le dernier quadriennat. En effet, la société américaine a été en proie à de nombreuses violences de différents groupes réclamant leurs droits. Bien avant la prestation de serment du président élu, l’invasion du Capitole par les partisans de Trump a illustré la discorde qui règne aux États-Unis. C’est au président Biden qu’incombe la lourde tâche de recoudre le tissu social et d’assurer l’unité de la société américaine.

Attentes à l’interne

La situation des immigrants est une priorité. En 2017, le nombre d’immigrants sans papiers était estimé à 10 millions de personnes, selon un rapport du Pew Research Center. Dans un article du 28 janvier 2021 paru dans le New York Times, les témoignages recueillis par le journaliste Kirk Semple démontrent les attentes de ces immigrants envers Biden. Gabriela, une Bolivienne de 28 ans, bloquée depuis un an dans le camp de Matamoros au Mexique, a même déclaré que le nouveau président est leur seul espoir.

Les citoyens concernés par la question environnementale espèrent aussi beaucoup de M. Biden au pouvoir. La responsable en chef de Greenpeace International, Jennifer Morgan, a tweeté le 7 novembre 2020 que la victoire historique de Joe Biden à l’élection serait la première étape pour éviter un désastre climatique. D’après un rapport de l’Union of Concerned Scientists, en 2018, les États-Unis sont les deuxièmes responsables de la production mondiale de CO2 , avec un taux de 15%.

    Tweet de Jennifer Morgan

Après l’investiture de M. Biden, les États-Unis ont réintégré l’Accord de Paris; une façon pour le président de montrer son intérêt envers le problème climatique. Par ailleurs, l’épidémie de Covid-19 a fait plus de 450,000 morts au pays de l’Oncle Sam, en faisant ainsi le pays le plus affecté à ce jour par la pandémie. L’administration Biden prévoit un plan comprenant sept points pour combattre le virus, lit-on sur le site d’Healthcare Finance. Le gouvernement planifie de doubler le nombre de centres de dépistage de Covid-19 et d’investir dans les tests à domicile et instantanés. Un plan de relance estimé à 1900 milliards de dollars a été annoncé par le nouveau gouvernement, une semaine avant son investiture. Il y a beaucoup d’attentes dans l’application de la politique intérieure du président élu. À l’international, la diplomatie américaine, elle, aura beaucoup à prouver.

Nouvelle politique étrangère

D’après un haut fonctionnaire de l’administration Trudeau, M. Biden entretient un bon rapport avec le Canada et voudrait le maintenir – tout autant que nous. C’est dans un tweet que le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, salue pour sa part la fin de la construction du mur séparant son pays des États-Unis. Il mentionne également que le président Obrador a signifié à M. Biden son intention d’ouvrir la voie à la coopération et à la compréhension. De nouveaux liens sont établis pour une meilleure relation avec leurs voisins canadiens et mexicains.

Le fossé n’a jamais été aussi grand entre l’Amérique et l’Europe que ces quatre dernières années.  Lors de l’investiture de Joe Biden, Charles Michel, le président du Conseil de l’Union Européenne (UE), a lancé un appel au nouveau président afin de « construire ensemble un pacte fondateur, nouveau, pour une Europe plus forte, pour des États-Unis plus forts et pour un monde meilleur ». L’avènement au pouvoir de M. Biden est une lueur d’espoir pour une meilleure collaboration avec les Européens.

Ces nouvelles orientations de la politique étrangère concernent également la Chine. Les relations sino-américaines ont en effet empiré ces dernières années. La question des droits humains et la crise des Ouïghours constituent une pierre d’achoppement dans le rapprochement de ces deux grandes puissances mondiales. Le secrétaire d’État américain a déclaré à son homologue chinois Yang Jiechi que les États-Unis défendraient les droits humains et les valeurs démocratiques dans le Xinjiang, au Tibet et à Hong Kong.

Joe Biden a la lourde tâche de rétablir l’unité tout en comblant les attentes des Américains. Une nouvelle politique étrangère permettra assurément de redorer l’image du pays.

3 Comments

  1. Un portrait fidèle de la réalité autour de l’investiture du nouveau Président Américain et qui témoigne des attentes des pays du G7 et des voisins limitrophes des États-Unis. Bravo!

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