Heavy metal

Semaine de prévention du suicide : les potentielles conséquences de certains genres musicaux

Analyse de l’actualitéCulture et société

Une analyse de Déborah St-Victor

Le suicide d’un jeune provoque un drame bouleversant pour tout parent. Puisque la musique occupe une fonction très importante dans le quotidien des adolescents, c’est à se demander s’il ne se trouve pas un lien entre celle-ci et le processus qui conduit à mettre fin à sa vie. C’est une combinaison de facteurs qui pousse certaines personnes au suicide et des études révèlent que le heavy métal et le rock alternatif seraient associés à des comportements suicidaires et qu’ils les accentueraient. Potentielles conséquences de ces genres musicaux et de lapprentissage par imitation sur les jeunes Québécois.

Heavy metal
Photo de Thibault Trillet provenant de Pexels

Le phénomène du suicide prend une ampleur de plus en plus considérable. Selon La Presse, il constitue aujourdhui la deuxième cause de décès chez la jeunesse québécoise âgée de 10 à 24 ans. Outre les garçons de 10 à 14 ans, ce sont les adolescents âgés de 15 à 19 ans qui affichent le taux de suicide le plus élevé depuis le début des années 2000 selon la banque de données informatisée du Bureau du coroner en chef du Québec pour 2018.

Signalons également quau Québec, entre 2008 et 2019, ce sont les adolescentes âgées de 15 à 19 ans qui présentaient la hausse la plus marquée du taux d’hospitalisations pour tentative de suicide selon le rapport de santé publique.

Face à la croissance du suicide sur une population de plus en plus jeune, ce sont les parents qui salarment de son ampleur. « On reçoit parfois des enfants de huit ou neuf ans maintenant ! », alerte Thérèse Hannier, la présidente de lassociation Phare Enfants-Parents. Pour tout dire, ces comportements liés à la dépression sévère dénoncent un phénomène complexe pour des raisons multiples. Certains types de musique se retrouveraient parmi les causes.

Le heavy métal et le rock alternatif inciteraient au suicide

Le heavy métal et le rock engendreraient des pensées suicidaires. À ce propos, Stendhal a écrit : « La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l’âme chercher le chagrin qui nous dévore. » En dautres mots, l’industrie musicale a un effet important sur l’état d’esprit de certains mineurs. On le constate dans lexemple de deux spécialistes américains qui ont utilisé le taux national dabonnements au magazine Metal Edge pour démontrer le lien entre le pourcentage de suicide chez les jeunes et la préférence pour le heavy métal. Ils ont trouvé une corrélation positive dans la tranche d’âge des 15 à 24 ans.

Et, ce ne sont pas seulement les conséquences de la musique dite métal qui inquiètent les adultes. En effet, des parents ont aussi incriminé des chanteurs de rock alternatif qui véhiculent de la violence et de labus, car leur composition jouait quand des adolescents se sont donné la mort. Les paroles de Kurt Cobain — le guitariste du groupe Nirvana qui sest lui-même s’est suicidé — permettent dillustrer cette problématique : « Je me déteste et je veux mourir… »

Ainsi, ces paroles témoignent d’un mal-être partagé par certains fans du groupe qui pourraient y voir une solution fatale. Ce qui préoccupe dautant plus les parents et les psychologues est la tendance des adolescents à imiter, à leur détriment, l’état d’âme de leur vedette adulée. 

Lidentification et lapprentissage par imitation

Plus un jeune admirateur sidentifie à une idole du rock, plus il se prédisposerait à adopter son comportement. Depuis toujours, ladolescent a une forte tendance à limitation. Un des exemples les plus significatifs se retrouve dans l’étude de David Phillips — « les souffrances du jeune Werther » — qui démontre une augmentation de 12 % du taux de suicide, aux États-Unis, à la suite du suicide de Marilyn Monroe.

Bien évidemment, ces jeunes qui se sont ôté la vie éprouvaient déjà un sentiment de mal-être et le suicide de leur idole n’a fait que l’exacerber. Par conséquent, comme le prouve le cas de Marilyn Monroe et de Kurt Cobain, la tendance des jeunes à sidentifier à une vedette atteinte de dépression grave déclencherait potentiellement un mécanisme de pensées autodestructrices.

La hausse du taux de suicide chez la jeunesse québécoise est liée à différents facteurs. De plus, des recherches démontrent que les adolescents se laisseraient influencer par le suicide de célèbres chanteurs rock, et par le message pessimiste de leurs compositions. Pourtant, quelques études, dont une étude de Weinstein en 1991, démontrent qu’écouter du heavy métal aurait un impact positif en diminuant les idées suicidaires et les émotions négatives.  De nouvelles analyses qui donnent lieu à un paradoxe. 

Vous cherchez de l’aide ?

Si vous ou un de vos proches avez des pensées suicidaires ou besoin d’aide, vous pouvez contacter Suicide Action Montréal au     1 866 277-3553 (1866 APPELLE) et un intervenant vous répondra.  

Vous pouvez aussi chercher du soutien en ligne en clavardant avec un intervenant sur suicide.ca.

Ces services sont gratuits et disponibles 24/7. 

One Comment

  1. C’est un article très bien rédigé. Cependant, je trouve que votre chapeau est trop long avec ses 95 mots. Il devrait normalement en compter 50 et moins. Enfin, c’est ce que nos chargés de cours nous enseignaient. Quant à moi, j’aurais utilisé l’adjectif qualificatif étasuniens au lieu de l’adjectif américains, mais la plupart des journalistes utilisent toujours ce dernier à mon grand étonnement. Persévérez dans vos efforts!

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