Par Marc Sandreschi
Le 10 mars dernier, l’ancien joueur du Canadien de Montréal Dale Weise a affirmé ne pas savoir si Max Pacioretty avait réellement reçu plus de votes que P.K. Subban (PK) pour le titre de nouveau capitaine de l’équipe de hockey, ce qui soulève des questions sur la légitimité du résultat. C’est à la suite du suffrage mené par le club que Pacioretty avait été élu capitaine en septembre 2015.
À l’époque, le Canadien avait fait l’annonce de l’élection surprise sur son site internet, et ce, quarante-huit heures après que Subban ait rendu publique son don de plus de 10 millions de dollars au profit de la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants.
C’est à bâtons rompus au cours du podcast HabsTonight que Weise a tenu divers propos en compagnie de Georges Laraque, lui aussi ancien joueur du Canadien et aujourd’hui coanimateur d’une émission de sports à la radio. Ces deux anciens porteurs du chandail tricolore ont été des coéquipiers de PK dont le passage à Montréal n’avait laissé personne indifférent.
Un podcast empreint de camaraderie et de simplicité où Laraque déplorait à nouveau le fait qu’aucun membre de la direction du club n’avait fait acte de présence afin de souligner l’historique donation de son joueur étoile.
Peu surpris, plusieurs spécialistes du milieu du hockey se permettaient d’affirmer que la direction de l’équipe n’aimait pas son joueur vedette, soutient Laraque.
Séance d’arbitrage inhumaine : Molson intervient
« Aucun autre joueur vedette de la Ligue Nationale de Hockey n’aurait signé une prolongation de contrat avec une équipe qui l’aurait traité comme le Canadien a traité PK », poursuit Laraque en faisant référence à la difficile renégociation de contrat entre le clan Subban et la direction de l’équipe. Les joueurs savent que lorsque vient le temps de négocier devant un arbitre, les directions d’équipes dénigrent parfois leurs joueurs afin d’avoir gain de cause sur le plan salarial.
Sans préciser leur teneur, Laraque ajoute que PK avait été secoué par la dureté des propos que la direction avait tenus à son égard. Puisque son cœur était à Montréal, il avait apposé sa signature au bas du contrat afin de poursuivre son histoire d’amour avec les partisans et la ville. « C’est Molson qui a dû intervenir », affirme Laraque en faisant référence au propriétaire de l’équipe.
Déjà en août 2014, le site rds.ca citait le quotidien The Gazette qui avait soulevé la possible intervention du propriétaire alors que ce dernier était publiquement pressé par de nombreux pro-PK de le garder à long terme avec l’équipe. À un moment où le directeur général du club Marc Bergevin jouait la carte de la dureté à l’égard de son joueur vedette, Molson avait mis un terme au litige et PK avait signé pour huit ans.
Moins de deux ans plus tard, ce même Bergevin faisait exploser une bombe en l’échangeant à Nashville, tel que le rapportait à nouveau le site rds.ca. Le passage et le départ de PK auront laissé des traces, puisque l’homme fait encore parler de lui en 2021.
Un être humain incroyable
Tant sur la glace qu’à l’extérieur, PK était un être humain incroyable. « Les joueurs de hockey font beaucoup d’argent et il est donc facile pour eux d’en donner. PK est allé beaucoup plus loin en donnant de son temps et il a influencé d’autres joueurs à le suivre dans son sillon », tel que Laraque nous l’apprend. D’ailleurs, ses diverses implications d’ordres humanitaires n’affectaient pas son jeu sur la glace et il était une bête d’entraînement, ajoute Weise.
Il a été un ambassadeur pour la ville de Montréal. Il était une personne polarisante. Il amenait continuellement de l’énergie : « J’ai beaucoup de respect pour lui », affirme Weise en se remémorant le passage du joueur natif de la ville de Toronto, dont le père et la mère sont respectivement originaires de la Jamaïque et de Montserrat dans les Antilles.
Commentant sur des rumeurs jadis soulevées par certains médias sur des conflits entre PK et d’autres joueurs de l’équipe, Weise prétend que PK était apprécié de tous dans le vestiaire. Lorsque Weise est arrivé à Montréal, PK l’a rapidement intégré à l’équipe et a agi comme un frère à son égard. En somme, PK était un « easy target car il prenait beaucoup de place », mais peu de gens ont eu de mauvaises expériences avec lui, affirme-t-il.
En revanche et sans mettre en doute les qualités humaines de PK, Jean-Charles Lajoie, animateur au réseau TVA Sports et ancien animateur pour la radio de CKAC, avait déjà émis des propos divergents en affirmant que PK pouvait « tomber sur les nerfs » de plusieurs coéquipiers. Il avait aussi tenu des propos à l’effet que PK était était en soi une PME et qu’il était plus occupé à mettre ses propres commandites en valeur que le logo du Canadien de Montréal. Ces propos avaient notamment été appuyés par Yvon Pedneault alors que ce dernier agissait à titre de commentateur lors de ses quotidiennes apparitions à CKAC.