Propos recueillis par Benjamin Ntouo-Ngouoni
Simon Jolin-Barrette a un parcours hors du commun en raison de son engagement politique après ses études à l’université de Montréal. Siégeant à l’Assemblée nationale du Québec sous la bannière de la Coalition Avenir Québec (CAQ), il pense qu’il est temps que les jeunes puissent s’engager en politique pour faire entendre leurs idéaux. Afin de connaître sa recette estudiantine, R + est allé à sa rencontre dans son comté.

Reporter+ : Qu’avez-vous étudié à l’Université de Montréal et quel a été votre secret pour réussir brillamment vos études ?
Simon Jolin-Barrette : J’ai étudié le droit à l’Université de Montréal. Je pense qu’il n’y a pas de secret à part le travail. Il faut mettre les heures requises au travail. Le nombre d’heures qu’on consacre à ses études, le sérieux. On écoute en classe, on effectue les lectures et les travaux. C’est une question d’investissement en matière de temps et d’énergie. Sans négliger le fait de s’amuser aussi.
Que conseillez-vous aux étudiants de l’Université de Montréal pour la réussite de leur étude ?
D’abord, c’est d’étudier dans un domaine qui les passionne. C’est là qu’on va trouver le courage de continuer et de faire les efforts requis. Il faut consacrer de nombreuses heures à la poursuite de ses études. Il faut être dans le milieu pour lequel on aime, on va avoir du plaisir, être content d’étudier et de travailler dans ce domaine-là.
Pourquoi êtes-vous engagé en politique ?
J’ai décidé de m’engager en politique pour défendre les intérêts des gens de la politique de mon comté. Ici, j’ai grandi dans la circonscription de Borduas. Pour moi, c’est important d’améliorer la qualité de vie des gens. C’est pour ça que j’ai choisi de m’impliquer en politique avec la Coalition Avenir Québec (CAQ) parce que c’est un nouveau parti où l’on trouve beaucoup de jeunes.
Pour mettre fin au cycle de 40 dernières années, il faut propulser le Québec vers l’avenir. C’est pour cette raison que j’ai choisi la CAQ et que je me suis impliqué dès 2012 lors de la 40ème élection générale que j’ai perdu dans la circonscription de Marie-Victorin.
Le 7 avril 2014, j’ai remporté les élections dans la circonscription de Borduas.
Comment avez-vous concilié les études et la politique ?
J’étais élu au mois d’avril 2014, j’ai terminé ma scolarité de doctorat à l’Université de Montréal. Présentement, malgré que mon doctorat ne soit pas terminé, je l’ai mis sur la glace. La vie politique est tellement intense que je n’ai pas continué à rédiger ma thèse. Ce que je peux dire, c’est que c’est possible de s’impliquer soit dans un parti politique, dans une ONG (organisations non gouvernementales), dans des organismes à but non lucratif et de combiner son action politique et ses études. Il suffit d’avoir du temps et de garder un équilibre. Je pense que c’est l’organisation de son horaire qui va être la clé du succès.
Selon vous, c’est quoi être jeune et engagé ?
Ça peut prendre plusieurs formes. Vous pouvez vous engager dans un parti politique. Mais je constate que les gens en bas de 30 ans délaissent de plus en plus l’implication traditionnelle dans les partis politiques
Être engagé, ce n’est pas uniquement dans les partis politiques, ça peut aussi être dans les organismes à but non lucratif, dans les ONG. C’est prendre la parole publiquement, ça peut être au niveau artistique, culturel, politique ou social.
Il faut vraiment faire des choix. Ça peut être des choix de consommation, par des idées qu’on véhicule. Donc, il y a plusieurs forums aussi, ça peut être l’univers virtuel par le biais de l’Internet. C’est extrêmement varié mais l’important, c’est de s’exprimer, de faire valoir ses idées et de battre pour les idées auxquelles on croit parce que c’est une question de principe, de valeur. Mais on a le devoir de s’intéresser aux affaires publiques, par les décisions qui sont prises par le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral. C’est important de faire nos choix, nos opinions, de décider et de s’exprimer.
Que pensez-vous de l’engagement des jeunes en politique ?
Je pense qu’il faut s’impliquer, moi-même, j’ai 28 ans. Présentement, je suis le deuxième plus jeune député à l’Assemblée nationale. Mais ce qu’il faut savoir depuis l’élection de Robert Bourassa en 1985, c’est que la moyenne d’âge des députés a eu tendance à vieillir. Elle était de 44 ans en 1985.
Aujourd’hui, en 2014 et 2015, la moyenne d’âge qui siège à l’Assemblée nationale est de 55 ou 56 ans. Donc, il faut favoriser l’engagement des jeunes en politique. On est deux en bas de 30 ans à l’Assemblée nationale. Je trouve que ce n’est pas suffisant, c’est important d’avoir une représentation au niveau des instances représentatives.
Notre groupe d’âge est sous-représenté à l’Assemblée nationale. Même les individus âgés de 40 ans sont sous-représentés. Ça prend un mélange d’expérience et de la jeunesse pour combiner les idées, les expériences de la vie, les moments de la vie. Cela a une incidence sur les politiques publiques. Ça peut aussi prendre un mélange avec les individus qui ont l’expérience et ceux qui débutent leur carrière pour un coup œil différent par les politiques publiques développées par le parlement et le gouvernement.
Je vois d’un bon œil l’engagement des jeunes en politique. Le message que je porte quand je rencontre les jeunes et les groupes scolaires est le suivant : engagez-vous, n’hésitez pas à porter vos idées, à appeler votre député, à vous s’exprimer. C’est important de s’exprimer et de prendre sa place.
Pouvez-vous nous partager votre expérience et réflexion sur l’engagement des jeunes en politique ?
C’est sûr que lorsqu’on est jeune en politique, il faut travailler fort, se faire connaître, réussir à établir les liens avec les différents acteurs du milieu. Il faut réussir à convaincre nos citoyens qu’on est capable de faire notre travail. Je pense que c’est par la rigueur et le travail de tous les jours qu’on réussisse à faire son chemin, à défendre les dossiers, à les mener à bonne fin et à livrer la marchandise. Il faut travailler avec un effort soutenu et produire des travaux parlementaires de qualité. Malgré notre plus jeune âge, on est compétent. Ce n’est pas le nombre d’années qui fait la compétence, mais plutôt la qualité du travail qu’on fait.