Steve Hill au Club Soda

Blues, rock et country, les trois rivières de Steve Hill coulent à flots

ArtsMagazine

Par Étienne Godin

Qu’il donne dans le blues, le rock, le country, ou dans un judicieux mélange de ces 3 genres, tout réussit au guitariste et chanteur trifluvien Steve Hill. À l’occasion de ses 30 ans de carrière, le virtuose a offert une prestation marathonienne de plus de 3 heures, jeudi dernier au Club Soda, dont un hommage survolté à son idole de jeunesse, Jimi Hendrix, en seconde partie.

Steve Hill au Club Soda
Steve Hill au Club Soda (Photo : Étienne Godin)

Loin de s’assagir au fil des ans, Steve Hill, aujourd’hui âgé de 48 ans, exsude plus que jamais la passion pour son métier de frondeur de guitare qui l’a amené à voyager aux 4 coins du monde. C’est avec fougue et sans ménagement qu’il a pris d’assaut les planches du Club Soda, le 2 mars, en tonitruant les premières notes de All About The Love, visiblement déterminé à tout laisser sur scène. Pour l’occasion, il était flanqué d’Alec McElcheran à la basse, de son complice des premiers jours Sam Harrisson à la batterie – le neveu du défunt bluesman québécois Bob Harrisson avec lequel Hill a fait ses débuts – et du trio de cuivres The Devil Horns.

En première partie, le natif de Trois-Rivières a revisité pendant près de 2 heures l’ensemble de sa discographie avec la complicité de ses comparses, de son tout premier album éponyme, sorti en 1997, jusqu’à son dernier opus, l’excellent Dear Illusion (2022). Après s’être produit en formule homme-orchestre au cours des 10 dernières années – il jouait d’une guitare modifiée qui produisait aussi des sonorités de basse, de la batterie avec ses pieds, en plus de chanter et de pousser quelques notes à l’harmonica – Steve Hill effectuait un retour aux sources très attendu en se produisant avec un groupe complet, ce qui a ravi les inconditionnels comme les néophytes. Il en a même profité pour dépoussiérer les lointains recoins de son répertoire en offrant son interprétation de Wait On Time, des Fabulous Thunderbirds, que cet humble chroniqueur n’avait pas eu le plaisir d’entendre en spectacle depuis la sortie de l’album Call It What You Will, en 1999. Le public s’est également enthousiasmé pour la version musclée de Nasa Made, tirée de l’album Devil At My Heels, une incursion dans le hard rock fort réussie remontant à 2007.

Affiche du spectacle (Image tirée de Facebook)

En seconde partie, le maître de la six cordes a rendu hommage à l’icone du rock Jimi Hendrix, dont la musique lui a fait prendre conscience, à l’adolescence, de sa vocation de guitariste, au détriment de la carrière de dessinateur de comic books à laquelle il se destinait. Toutefois, contrairement à tant d’autres musiciens qui tentent d’imiter l’inimitable Hendrix avec des résultats mitigés, Steve Hill se réapproprie la musique du Voodoo Child en lui donnant sa touche personnelle, dans le plus grand respect de l’œuvre originale. Citons à titre d’exemples ses interprétations magistrales de Castles Made of SandHey Joe et Foxy Lady. Et que dire des hymnes hendrixiens du blues Red House et Hear My Train Comin’, dans lesquels il incarne avec aplomb et émotions tout ce que ce genre musical représente. Encore une fois, le héros de la soirée a démontré avec brio qu’au-delà de son indiscutable virtuosité, il a l’âme et la profondeur des plus grands bluesmen et rockers à avoir foulé notre planète, cet astre que Hendrix surnommait dans l’une de ses pièces fétiches Third Stone From The Sun.

Publié le 5 mars 2023

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