Nés en captivité au Zoo de Granby, ils représentent l’espoir de toute une espèce

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Par Élisabeth Simard

Plusieurs animaux dont l’espèce est menacée ont mis bas ce printemps au Zoo de Granby. Toutes ces naissances étaient très attendues puisque le Zoo s’implique pour la conservation de la biodiversité.

La reproduction en captivité des espèces menacées ne se fait pas au hasard. Les zoos doivent obtenir une autorisation de reproduction d’une organisation nord-américaine indépendante, le Species Survival Plans (SSP).

Photo Élisabeth Simard

Le Species Survival Plans (SSP)

À travers les programmes de reproduction du SSP, les experts veulent s’assurer de la diversité génétique de l’espèce sur 100 ans. L’organisation évalue les individus en captivité dans divers établissements et effectue le meilleur pairage possible pour la reproduction. Il faut notamment éviter la consanguinité. À Granby, 48 espèces menacées d’extinctions sont ainsi prises en charge sur le plan de la reproduction.

« Il y a des espèces maintenant, et c’est malheureux, dont les individus sont plus nombreux en captivité qu’en nature », explique Julie Hébert, directrice de l’Éducation et du Développement durable au Zoo de Granby. C’est le cas du léopard de l’Amour, un félin parmi les plus rares au monde.

Le léopard de l’Amour

Il ne resterait que 84 individus dispersés en Chine et en Russie, ce qui les rend très difficiles à étudier. Toutefois, 200 d’entre eux vivent en captivité. Les informations biologiques récoltées par les zoos permettent de poser des gestes concrets de conservation en nature.

Le Zoo s’est fait confier quelques spécimens pour la reproduction et héberge maintenant 5 de ces grands félins. Les léopardeaux Milan et Baïko sont nés en 2015 et en 2018 au Zoo de Granby par césarienne, un phénomène exceptionnel.

Un peu d’espoir

Advenant la disparition complète de l’espèce en milieu naturel, les léopards de l’Amour pourraient être réintroduits éventuellement en nature. Le processus est toutefois très long et complexe. Il s’effectue sur plusieurs générations. Le programme de reproduction doit faire ses preuves et la diversité génétique des individus doit être viable.

La reproduction est très exigeante pour les individus en captivité et ne survient que lorsque les besoins vitaux sont comblés, explique Julie Hébert. « Une naissance dans un zoo, c’est une belle victoire, c’est une tape dans le dos. Quelque part, c’est qu’on fait bien les choses », conclut l’experte.

Milan et Baïko ne pourront jamais retrouver leur liberté, mais ils participeront au plan de reproduction du SSP. Qui sait si un jour leurs descendants ne gambaderont pas sur les flancs des montagnes chinoises, la moustache au vent, la liberté au coeur.

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