Le drapeau arc-en-ciel représente la diversité sexuelle et raciale sous toutes ses formes. Pourtant, les personnes racisées non hétérosexuelles se retrouve parfois à devoir défendre et militer pour 2 causes différentes.
Brian est un jeune diplômé qui milite contre le racisme et l’homophobie. Bien qu’il milite beaucoup, il avoue qu’il lui a fallu beaucoup de travail sur lui-même pour se sentir épanoui :
« C’est assez lourd, tu as toute une bataille contre le racisme et également toute une bataille sur la question LGBTQ. C’est du travail sur soi, un vrai double chapeau. »
Il définit son genre comme queer, il évolue de manière plus ou moins masculine ou féminine. « Parce que je suis queer, les gens pensent automatiquement que je suis en transition alors que ce n’est pas le cas. On va se permettre de te poser des questions très personnelles à des moments qui n’y sont pas propices non plus. »
Même discours pour Filoména, étudiante à l’Uqam et militante anti-racisme. Elle explique que même les conversations entre militants peuvent parfois être compliquées. « J’ai déjà entendu qu’il fallait que je m’estime heureuse parce que ça ne se passe pas comme ça dans mon pays. »
Ce qui dérange Brian, c’est que ce manque de diversité fini par impacter la communauté dans sa globalité et pousse même à transformer les parades de fierté occidentales ou les quartiers lgbtq comme le Village gai. « Il n’y a pas de place pour les lesbiennes, encore moins pour les lesbiennes de couleur, encore moins pour les transgenres de couleur… Alors qu’il faut rappeler que ce sont ces mêmes personnes qui ont créé la lutte pour les droits LGBTQ. »
Les soirées mensuelles LIP, qui sont généralement organisés dans le Mile-End, s’adressent aux personnes de la communauté LGBTQ et à leurs alliés. Cependant l’évènement du 16 juin dernier a été perturbé lorsqu’une jeune femme transsexuelle noire a été agressée par un homme dans des toilettes.
Pour Filoména, la solution pour contrer le manque d’inclusion et de mixité raciale, est de s’imposer : « on essaye d’y aller en gang pour se réapproprier l’espace, car il n’y a que des femmes blanches dans le peu de soirées lesbiennes qui sont organisées à Montréal ».