Par Naïma Hassert
En septembre 2017, le gouvernement Couillard s’est entendu avec la compagnie d’automobiles Toyota pour implanter une nouvelle sorte de voiture dans la province : la voiture à hydrogène. Cette dernière est en apparence très écologique, car elle rejette uniquement de la vapeur d’eau dans l’atmosphère. Mais la réalité est plus complexe, comme nous le rapporte notre reporter Naïma Hassert.
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Les voitures électriques à batterie sont en plein essor au Québec. En octobre 2017, on en comptait environ 20 000 sur nos routes. Ces voitures sont alimentées à l’hydroélectricité, et peuvent se recharger simplement en se branchant à une prise de courant ou à une des quelque 1 243 bornes de recharge dans la province. Les voitures à hydrogène feront-elles bientôt partie de l’équation? C’est du moins le souhait du gouvernement du Québec, qui espère ainsi réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais est-ce vraiment une bonne stratégie?
À partir de gaz naturel
Comme Daniel Breton, auteur et chroniqueur spécialisé en véhicules verts, l’a expliqué à notre reporter, le procédé pour faire avancer une voiture à hydrogène est sensiblement le même que celui pour faire avancer une voiture électrique à batterie. La seule différence, c’est que la source de l’électricité, c’est de l’hydrogène, un composé qu’on ne retrouve pas dans la nature à l’état pur. Pour l’obtenir, au Québec, on utilise surtout du gaz naturel… une importante source de gaz à effet de serre.
C’est un aspect qu’on évacue souvent dans le discours pro-hydrogène, indique Martin Archambault, administrateur de l’Association des véhicules électriques du Québec. On met surtout de l’avant le fait qu’aucune émission ne sort par le tuyau d’échappement, mais on oblitère le fait que la manière de fabriquer la matière première est beaucoup plus polluante.
La voiture à hydrogène est donc loin d’être la solution idéale pour réduire les émissions de GES. Sans compter les enjeux et les coûts que représentent les infrastructures de recharge, le transport de l’hydrogène et le caractère inflammable du produit.
Une idée audacieuse, donc, mais qui mériterait qu’on s’y attarde davantage.
Extrait audio : Extrait de l’entrevue avec François Viau, membre de l’Association des véhicules électriques du Québec
Durée : 12 secondes