Par Nicolas Ganzer
Entre avril 2017 et 2018, le Canada a fait venir de l’extérieur du pays 3.9 milliards $ de bois. Ce chiffre, pour le moins surprenant pour l’un des pays qui en exporte le plus dans le monde, représente un fort impact écologique notamment du aux hydrocarbures utilisés pour faire venir ces bois ici alors que le territoire en est rempli.
Le Canada possède 300 millions d’hectares de forêts, ce qui en fait le 3e pays au monde après le Brésil et la Russie. Cette richesse permet au pays d’être un exportateur de premier ordre, notamment auprès des États-Unis. Malgré cette abondance de bois de toutes sortes comme l’érable, le frêne, le pin ou l’épinette, le Canada importe de grandes quantités de bois.
La plus grande part de ces importations, selon Statistique Canada, concerne les panneaux de fibres de densité moyenne, plus communément appelés MDF. Le MDF est notamment utilisé dans la plupart des meubles grand public, comme ceux que l’on retrouve chez Ikea. En l’espace de 4 ans, l’importation de MDF a doublé, passant de la 5e catégorie de bois la plus importée à la première.
L’empreinte carbone
Le terme d’empreinte carbone désigne la quantité de carbone (CO2) utilisé par une activité ou une personne par sa consommation en énergie et en matière première. Plus on réduit cette empreinte et plus les émissions de gaz à effet de serre sont diminuées. En utilisant du bois originaire du Canada, la trace environnementale est minime.
Ikea, qui est le plus grand joueur sur le terrain de la vente de meuble au Canada avec ses 2,17 milliards de ventes en 2017, fabrique seulement 3 % de ses meubles au Canada. Le reste se partage entre l’Europe (60 %) et l’Asie (30 %). Pour acheminer ses produits au Canada, il y a les différents transports en camions et en bateaux qui consomment énormément d’hydrocarbures. Et Ikea n’est pas le seul coupable, loin de là.
Des solutions locales
La prise de conscience de l’impact de cette empreinte carbone commence à faire son chemin dans la population canadienne et notamment québécoise. Certains entrepreneurs dont Sébastien Hamel de l’entreprise Halcyonic Meubles Sur-mesure, veulent sauter le pas de ce changement d’attitude en travaillant surtout du bois canadien. « J’essaye d’utiliser le maximum de matières qui viennent d’ici, avec cette nouvelle vision plus écoresponsable » avoue M. Hamel.
Des efforts qui semblent aller dans le sens de sa clientèle. « On sait qu’il travaille avec du bois d’ici et l’environnement c’est un sujet qui nous touche. On savait qu’en passant par lui, on aurait une empreinte carbone qui serait limitée » énonce Manuel Payet, un client de M. Hamel.
Les solutions existent donc, mais elles sont encore très limitées et peu connues du grand public. L’une d’elles pourrait être de prendre exemple sur les sacs plastiques légers, qui sont interdits depuis le mercredi 6 juin 2018, sans pour autant aller jusqu’à cet extrême.
Vous pouvez en apprendre plus sur la société de Sébastien Hamel et sa mission locale dans le reportage ci-dessous :
Durée : 1m46
Interressant.Très bon article!
A J-L