Vedettariat, starisation ou « émotionnalisation » de la vie politique. Tant de néologismes viennent décrire le phénomène de la peopolisation des politiciens. Un monde où l’apparence des personnalités publiques prime le fond de leur politique.
Effet de mode contemporain? Pas vraiment. Ce n’est nullement une nouvelle tendance. On a vu à travers l’histoire un Kennedy, un Trudeau ou un Sarkozy… (la liste est longue) défiler avec leur tendre épouse, étaler leur vie de couple et offrir l’image exemplaire dont rêve le peuple. Mais l’envers de la médaille : à vouloir trop faire la star, ces personnalités donnent en quelque sorte aux médias le droit de les « paparazzier » et fouiller dans leurs placards, au risque d’y trouver des cadavres. Ou peut-être, si, car on a beau jaser sur la dernière maîtresse de Clinton, le scooter de Hollande ou les délires d’adolescent de Berlusconi, les aventures coquines de nos représentants politiques ont en définitive un impact marketing et politique : on parle d’eux comme des messieurs tout le monde et ça les rapproche du peuple. Ce qui en arrange bien certains… pour ne pas dire tous.
Admettons-le, si les médias n’ont pas de limites dans l’étalage de la vie privée des personnalités publiques c’est parce que celles-ci leur ouvrent la boîte de Pandore en affichant leur vie privée publiquement. Les médias profitent de cet étalage à outrance, quitte à faire primer l’intérêt « du » public sur l’intérêt public. Même les dictateurs deviennent des stars sur la rampe du « pipo-politique ». Personne n’y échappe : pourvu que ça croque, que ça croustille et que ça remplisse les territoires-caisses bien trop dégarnis!
Par Souad Belkacem