Avoir un pitbull pendant qu’ils sont bannis

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Par Sarah Meira

Les propriétaires de chiens pitbull qui souhaitaient garder leurs chiens ont dû passer par de nombreuses étapes pour le faire, maintenant que les pitbulls sont bannis de la ville de Montréal. Mais il n’y a pas que les propriétaires qui ont été touchés.

Les pitbulls ont dû s’adapter à porter une muselière aussitôt qu’ils sortent dans des lieux publics. Pour ces chiens qui ont de la difficulté à accepter de porter la muselière, le nombre de lieux où ils peuvent aller en est réduit.

Daisy, la chienne pitbull de 3 ans, porte sa muselière règlementaire imposée par le règlement municipal de la ville de Montréal.

Antoine Richer est un propriétaire d’une pitbull, Daisy, une chienne qui a aujourd’hui 3 ans. Pour lui, hors de question de se départir d’elle. Alors quand le règlement qui a banni les pitbull de la ville de Montréal est entré en vigueur, il a dû faire de nombreuses démarches parfois coûteuses pour garder son chien. Stérilisation, micro-puçage, mise à jour des vaccins, vérification de dossier criminel, déménagement et le fameux permis de garde spécial

« Juste le permis d’animal est plus cher que mon permis de conduire », précise Antoine Richer.

Le plus difficile dans tout ça, ce n’est pas le fait qu’il devra désormais dépenser des centaines de dollars par année pour pouvoir garder son animal. C’est plutôt l’obligation du port de la muselière qui s’est avéré problématique. Étant donné qu’il n’a pas réussi à faire accepter à sa chienne de porter cet objet attaché à son visage, il a dû se trouver un logement où il a accès à une cour pour qu’elle puisse avoir un espace extérieur pour bouger sans devoir porter la muselière. Mais le revers de la médaille est qu’elle ne peut plus aller s’amuser avec d’autres chiens au parc. Ce qui la prive d’une grande partie de socialisation.

Des chiens dangereux ?

Des spécialistes en comportement canin s’entendent sur le fait que ce n’est pas une race qui fait qu’un chien est dangereux. Bien qu’il soit plus sécuritaire de mettre une muselière aux chiens qui ont des problèmes de comportement qui les rendent dangereux, ce n’est que par une évaluation sérieuse du comportement que cela peut être déterminé. La race d’un chien ne donne aucune indication sur son niveau de risque de morsures.

« De dire qu’un pitbull est automatiquement dangereux et doit porter une muselière ça par contre, c’est complètement absurde, » insiste Stéphane Fiset, éducateur canin.

Pour ajouter à la difficulté d’application d’un tel règlement, la définition de ce qu’est un pitbull est très vague. En effet, un pitbull, ce n’est pas vraiment une race en soi, mais plutôt un ensemble de caractéristiques physiques, c’est pourquoi les spécialistes vont habituellement dire qu’il s’agit d’un chien de « type pitbull ».

S’il est difficile de dire ce qu’est un pitbull, il peut être aussi difficile de faire porter une muselière. Porter un tel objet au visage n’est pas facile à faire accepter aux chiens surtout si on ne connaît pas la bonne méthode pour le faire. De plus, cet objet n’est pas forcément bien compris de tous les chiens. Il est donc possible que cela rende les autres chiens nerveux quand ils voient cet objet au visage d’un autre chien, ce qui peut faire monter la tension dans un enclos de parc à chien.

Solution à long terme

La solution préconisée par la plupart des spécialistes est la même : l’éducation des humains. Les chiens ont un langage corporel qu’il faut apprendre à déchiffrer pour comprendre les signaux de malaises chez ceux-ci. En effet, il est très rare, de voir qu’un chien décide de mordre sans donner le moindre signe avant de le faire. C’est pourquoi il est important d’apprendre à avoir de l’empathie envers les chiens pour s’assurer d’une interaction positive. Et cela est aussi vrai pour les gens qui possèdent des chiens que pour les gens qui souhaitent ne pas interagir avec eux.

Voici un extrait audio d’Emilie Luciani, co-directrice chez ENGAGE, un organisme qui offre des formations en santé et bien être animal auprès des jeunes :

Durée : 12 secondes

Pour visionner le reportage:

Durée : 1:55

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