Par Marc Sandreschi
Durant cette semaine de prévention du suicide, le directeur général Luc Vallerand de Suicide Action Montréal — SAM — lance un cri du cœur : « le gouvernement Legault doit faire de la prévention du suicide une priorité gouvernementale. Et, il ne le fait pas ».
L’aide de près de 5 M$ de dollars annoncés le 2 novembre dernier par Québec afin de prolonger la mise en place de la communication numérique de type clavardage se fait toujours attendre : « je trouve incohérent d’en faire l’annonce et ne pas les distribuer alors qu’on en a besoin », indique Luc Vallerand.
Face au nombre de suicides qui était déjà alarmant au Québec, les restrictions imposées auprès de la population à la suite de la crise sanitaire n’ont fait qu’augmenter la détresse, particulièrement, chez les personnes qui éprouvent des vulnérabilités sur le plan de la santé mentale. Depuis mars dernier, le nombre d’appels auprès de SAM est en croissance presque tous les mois, précise Luc Vallerand.
Détresse chez les 18 à 25 ans
Les intervenants constatent que les jeunes de 18 à 25 ans sont particulièrement touchés ; les appels sont plus longs et l’intensité des échanges a monté d’un cran : « on sait que la clientèle universitaire représente des caractéristiques d’anxiétés et de dépressions plus élevées qu’à pareille date l’an dernier », précise Luc Vallerand.
En 2021, le suicide demeure un tabou au Québec. Face à l’isolement causé par les mesures de confinement, plusieurs personnes hésitent encore à téléphoner auprès du service d’urgence, rajoute Luc Vallerand. « Encore faut-il être en mesure de répondre aux appels », précise-t-il, alors que SAM a vu ses effectifs chuter lors du déclenchement de la 1re vague de la COVID-19. Le directeur général espère que les nouvelles formations en cours permettront de ramener le nombre à 100 alors qu’en mars 2020, il pouvait compter sur 150 bénévoles.
Publicités pas assez percutantes
Le directeur général de SAM considère les campagnes de publicité gouvernementales sur la prévention du suicide trop légères : « J’accueillerais une campagne de prévention — choc —, au même titre de celles faites en lien avec la violence conjugale ou l’alcool au volant et les accidents de la route. Il est temps que le message du gouvernement soit plus musclé. Il faut dire les vraies choses et c’est sa responsabilité de poser des gestes concrets », poursuit-il.
Luc Vallerand veut étendre la semaine de la prévention du suicide à tout le mois de février. Dès ce vendredi-ci, il invite la population à se joindre à une rencontre sur Facebook afin de discuter de la prévention du suicide, une rencontre qui devrait également aider au financement de la cause.
Toute personne qui vit des moments difficiles ou en est témoin d’une telle situation auprès de l’un de ses proches peut communiquer avec le service d’aide au 1-866-appelle.
Excellent article.
Bravo Marc, une excellente synthèse sur un sujet dont je ne me rendais pas compte de l’urgence.
Article intéressant sur un sujet important.
Excellent article!