Par Simon Lemieux
Au cours des dernières semaines, la controverse entourant la série télé 13 Reasons Why a pris une ampleur exceptionnelle. Tous semblent avoir une opinion, parfois contradictoire, même au-sein des experts. Une chose est sûre, l’opinion ressentie par la série est bien subjective.
Certains experts affirment que la série pose un risque pour les adolescents souffrant de dépression, d’autres disent plutôt que la série offre l’opportunité de discuter de santé mentale avec les jeunes, les aider à identifier les signes de détresses chez leurs pairs.
Une chose est sûre, les deux clans ont en quelque sorte raison. Selon une étude de 2013 par le Canadian Medical Association Journal, oui les jeunes qui ont été exposés à un suicide se verront cinq fois plus enclins à avoir des pensées suicidaires. Cela dit, il faut prendre les ressources nécessaires pour en parler, faire de la sensibilisation.
Suite à la controverse semée par la série dérivée du roman de Jay Asher, la National Association of School Psychologists a dû émettre un communiqué. En effet, « être exposé au suicide d’une autre personne, à des récits graphiques (telle la fameuse scène finale de la série), ou sensationnalistes de la mort, peuvent être l’un des nombreux facteurs que les jeunes luttant avec des problèmes de santé mentale citent comme raison qu’ils envisagent ou tentent de se suicider »
Mazarine Lainée, criminologue, s’est entretenue avec moi pour en discuter.
« Oui il y a un danger que la série vienne populariser le suicide. On parle beaucoup plus du suicide grâce à la série, on peut en parler ouvertement maintenant que c’est moins tabou. Cela dit, ça peut aussi être porteur de conséquences négatives, comme l’effet d’entrainement. Si le jeune est déjà dépressif, ça ne va pas nécessairement l’aider à envisager d’autres solutions. »
Quelles sont les solutions?
Une chose est sûre, des actions concrètes doivent être prises dans les écoles en amont de la controverse laissée par la série. Quelles sont les actions à mettre en place dans notre système d’éducation suite à un suicide? Mme Lainée nous explique :
« Souvent dans les écoles, il n’y a qu’un conseiller pour 1000 élèves. On voit dans la série que ce n’est pas parce qu’il a un conseiller que ça va aider le jeune. Il faudrait mettre un ratio plus élevé de conseillers, instaurer des ateliers, mais surtout entretenir une atmosphère de joie de vivre, moins compétitive, comme c’est souvent le cas dans les écoles secondaires. Il faut offrir des pistes de solutions pour contrer le suicide. »
Écoutez davantage de notre entretien avec Mazarine Lainée ici (1:24) :
Les familles dans tout ça
La controverse vient également jouer un rôle dans le nid familial. Beaucoup de parents ont écouté la série avec leurs enfants. Voyez ci-dessous l’opinion des experts sur les discussions à avoir avec eux.