Big data is watching you

Par Soumaïla Diomande

Où que nous soyons, quoi que nous fassions, quelqu’un le sait. Il n’y a plus de secrets ni de vie privée. Que nous le voulions ou non, nous avons un « ange gardien » en permanence, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, de jour comme de nuit. On nous observe, on nous écoute et on nous suit partout.

Crédit Photo : numericanalytics.com

Cet espionnage est devenu possible grâce aux nouvelles technologies et à Internet. Nos téléphones intelligents, tablettes, ordinateurs, voitures, télévisions et cartes bancaires magnétiques en sont responsables. Tous nos gadgets connectés dont nous sommes si fiers sont nos meilleurs amis et nos pires ennemis.

Tout est data, tout est œil électronique!

Une fois connectés à Internet, nos appareils intelligents affichent une adresse IP qui nous identifie et nous localise. Ainsi, tout ce que nous faisons sur Internet est enregistré dans une banque de données. Les différents sites que nous consultons sont, quant à eux, équipés de mouchards, connus sous le nom de cookies. Ce sont des sortes d’espions qui enregistrent tout ce que nous faisons en données informatiques et qui constituent de la matière première pour les entreprises. Nos actions sont transformées en données. L’ensemble de ces collectes de données constitue, en ce 21e siècle, notre nouvel ADN.

À quoi servent toutes ces données?

Une fois recueillies, ces données sont traitées et analysées afin de dresser notre profil social et économique. Nous sommes désormais cernés, apprivoisés, voire dénudés. Les détenteurs de nos données les utilisent soit comme outil de sécurité, soit comme outil de ciblage pour nous vendre des produits et services. Les moteurs de recherches tels que Google, Ask, Baidu, Bing et Yahoo, pour ne citer que ceux-là, sont si bien référencés qu’ils finissent par mieux nous connaître que nous-mêmes. Nous sommes des données qui sont échangées.

Google garde notre historique de recherche pendant cinq ans. Les agences de sécurité nationale utilisent aussi ces mêmes données aux besoins de leurs enquêtes. Malheureusement, quelle que soit l’utilisation de ces données, notre avis n’est jamais demandé. On s’inscrit ainsi dans un engrenage ou personne n’échappe au système vicieux et totalitaire de la surveillance numérique.

Chaque jour, des milliards de personnes dans le monde publient leurs informations personnelles sur les réseaux sociaux. Elles exposent ainsi leur vie privée volontairement au monde. Une fois diffusées, ces informations deviennent la propriété des réseaux sociaux. Ces derniers peuvent en faire ce qu’ils veulent. Nos informations sont devenues des marchandises qu’ils vendent à d’autres commerçants qui le désirent.

 Une société de surveillance et de contrôle totalitaire

Norbert Wiener définissait la cybernétique comme la science du contrôle. Lorsque nous observons bien l’utilisation du big data, nous pouvons affirmer qu’elle sert à nous contrôler. La sécurité ne justifie pas un renoncement à nos libertés fondamentales. Pénétrer l’intimité et la vie privée de chacun est une atteinte à nos libertés défendues par la constitution.

L’ère numérique que nous traversons constitue une réelle menace pour la vie privée. Nous vivons dans une société hyperconnectée et voyeuse, où une éthique de la transparence est poussée jusqu’à la perversion.

Dans un futur proche, le fait de ne pas avoir Internet va être considéré comme un délit. Les autorités de défense et de sécurité ou encore certaines compagnies de biens et services pourraient offrir gratuitement la connexion Internet à des fins d’espionnage ou de collectes d’informations pour ensuite les revendre à une tierce personne. Qui vivra verra, nous dit l’adage.

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